L'Église de Jérusalem et le défi des migrants

2022-06-23 14:16:13
P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Qu'est-ce que Jérusalem ? Elle est à la fois Église locale et universelle, et l'une a besoin de l'autre. » Le p. Nikodemus Schnabel a été nommé il y a un an pour s'occuper des migrants et des demandeurs d'asile en tant que vicaire patriarcal. P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Je n'aurais jamais imaginé une telle intensité ! Nous parlons de très nombreux frères et sœurs vivant en marge, invisibles, issus de tant de pays et de rites différents. » Le monde des migrants catholiques est souvent caché. Le Père Nikodemus nous guide pour découvrir cette réalité riche en humanité et en défis. P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Si on parle de chiffres, on dit qu'ils sont environ 80 000 personnes, moi je dis au moins 100 000. Ils ne vivent pas dans les endroits où les chrétiens habitent habituellement, mais sont dispersés dans tout le pays. » P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Les défis sont nombreux et variés. Par exemple, dans l'aumônerie indienne, il existe différentes communautés. Les Indiens Kolkani vivent beaucoup à l'extérieur et ont des horaires très flexibles, tandis que les Indiens Malayalam restent dans leur famille et ont des horaires très stricts. » Un autre problème est celui de la précarité, principalement liée à la durée des visas et des permis de séjour. En moyenne, une grande partie de la communauté chrétienne migrante change tous les cinq ans. P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Je suis ici pour les résidents non-permanents. Je suis ici pour leur donner un foyer, une maison loin de chez eux. Une autre de mes vocations est de créer un lieu sûr. L'Église doit être un lieu sûr, surtout pour ces personnes qui ne sont pas chez elles ici et qui sentent chaque jour qu'elles ne sont pas les bienvenues : ici, c'est votre maison, ici, vous êtes les bienvenus. Il est bon que tu sois ma sœur, mon frère, car nous avons le même Baptême. » Pas seulement une maison, mais aussi les gymnases, les parcs, les hangars : ce sont tous des lieux où les communautés de migrants dispersées en Terre Sainte se réunissent pour faire la fête ensemble, parfois le mardi à 22 heures, parfois le samedi à midi... P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Nous essayons d'apporter la vie de l'Église à ces personnes. Mais surtout, nous devons aller nous-mêmes à la rencontre de notre peuple : nous avons une quarantaine de lieux où nous célébrons la messe, de Kyriat Shmona, au nord, à Eilat, au sud. » Selon des statistiques récentes, les migrants représentent environ 45 % des fidèles catholiques en Terre Sainte. Ils sont certainement le présent de cette Église, un de ses visages, mais peuvent-ils aussi être l'avenir ? P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Je suis sûr que les chiffres vont augmenter, car Israël conclut toujours de nouveaux accords avec différents pays, il a besoin de plus en plus de personnes dans le domaine des soins, de l'agriculture et de la construction. Mais je ne pense pas que les migrants soient l'avenir proche de l'Eglise de Terre Sainte. Ils seront une réalité permanente, mais en fait ce sont des gens qui restent 5 ans, 10 ans, peut-être 20... » La responsabilité que le père Nikodemus a reçue n'est pas facile, mais elle a déjà enrichi sa foi et aussi sa vocation de moine bénédictin : P. NIKODEMUS SCHNABEL, osb Vicaire pour les migrants et les demandeurs d'asile - Patriarcat latin de Jérusalem « Il n'est pas courant que les moines fassent ce genre de travail, mais dans notre tradition, nous avons différentes façons d'être moines. Ce que je fais, c'est vivre la manière « pastorale » d'être moine, et je pense que c'est bien ! »

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