En 1219, saint François arrive à Acre avec les Croisés, qui partaient du continent européen vers le Moyen-Orient. Mais lui arrive dans un esprit d'amour, de tolérance et de paix.
Rapidement, il rencontre le sultan qui régnait à l'époque, Al-Kamil, qui lui donne la permission de visiter la Terre Sainte et ses églises existantes. Saint François arrive bientôt à Jérusalem, qu’il quitte ensuite pour Bethléem, avant de retourner chez lui à Assise.
Derrière lui, il laisse un petit groupe de frères franciscains, les frères mineurs, pour établir le premier noyau d’une présence franciscaine en Terre Sainte. Petit à petit, ce noyau se développe, et leur nombre en Terre Sainte augmente ; depuis Jérusalem, ils partent pour d'autres villes et d'autres pays, jusqu’à arriver en Syrie, précisément à Damas.
Partons ensemble de ce point ; de Jérusalem jusqu’à Damas.
Les martyrs de Damas
Remontons en 1860, jusqu’à la ville de Damas, et plus précisément jusqu’à son monastère, où vivent huit frères. Ils servent ceux qui les entourent en enseignant aux habitants de la région, toutes confessions confondues, et en fournissant une assistance spirituelle aux paroisses entourant le monastère.
Un mouvement de jalousie et de haine religieuse s’élève alors contre eux, et une campagne de persécution débute.
Le père Emmanuel Ruiz, le supérieur, en prend connaissance ; il est d'abord effrayé et inquiet, mais malgré sa faible force physique, il est un homme de foi, de courage et d'esprit paternel pour ses frères ; il rassemble donc ses fils et leur explique la gravité de la situation. Les frères se confessent, participent à la messe et reçoivent la sainte communion, comme s'ils se préparaient à donner leur vie en témoignage de Jésus-Christ.
Lorsqu’une guerre ouverte contre les moines éclate, ces derniers verrouillent et sécurisent les portes du monastère, pensant que ses hauts murs et la force de ses portes les protégeraient jusqu'à l'arrivée de l'aide et de la paix.
Cependant, un individu parvient à sauter par-dessus les murs, à entrer dans le monastère et à ouvrir les portes verrouillées à ses complices.
Le troupeau se disperse et chaque moine court dans une direction différente pour se protéger de la colère des persécuteurs, tandis que le supérieur se précipite dans l'église, jusqu’au tabernacle, afin de consommer l’Eucharistie qui y est conservé, pour que personne ne le profane.
Les malfaiteurs le surprennent et lui demandent, sous la menace, d'apostasier et de renier sa foi en Jésus-Christ, s’il ne veut pas être tué sur l’autel.
Il rejette toutes leurs demandes, refusant de renier Jésus-Christ et sa foi en Lui. Alors les meurtriers le plaquent sur l'autel et lui coupent la tête, la séparant de son cou et de son corps immaculé avec leurs lames.
Lorsque deux autres frères, Francisco et Juan, s'en rendent compte, ils courent au clocher afin de faire sonner les cloches pour réclamer de l'aide, tout en priant pour cette naissance d'un saint au ciel.
Mais les assassins les surprennent et frappent François jusqu’à la mort avant de le jeter du haut du clocher, tandis que Juan est jeté dans la cour du monastère. Il survit à la chute mais reste pendant de nombreuses heures à souffrir au sol, jusqu'à ce qu'un des criminels ne tombe sur lui et ne le tue avec son épée.
Plus loin, le frère Nikolaos sort dans la rue et tente de s'enfuir, essayant d'appeler à l'aide, mais est lui aussi abattu.
Pendant ce temps, deux écoliers entrent dans le monastère, essayant de comprendre ce qui se passe. Le frère Pedro les voit et, inquiet de la réaction des criminels, essaye de les cacher ; mais les assassins le saisissent et insistent, en le menaçant, pour qu'il renie sa foi et le Christ. Le frère refuse obstinément, se prosterne, lève les yeux au ciel et demande à Dieu force, fermeté et bénédiction alors qu'il est tourmenté par les meurtriers.
Ailleurs, le frère Nikonora s’enfuit, dans la panique et la peur, mais les criminels le rattrapent et lui demande de renier sa foi. Il refuse. Ils le tuent alors, plongeant un poignard dans son cœur pur et aimant.
Un autre des frères, Angelo Berto, parvient à atteindre la maison d'un voisin et à s'y réfugier, mais les assassins finissent par le découvrir. Ils le capturent et le menacent de leurs armes, si bien que, refusant de renier sa foi en Jésus-Christ, lui aussi devient martyr.
Quelques jours après ces événements, l'un des chrétiens de la région, François Nadim, à la recherche d'un frère perdu de vue depuis le début des persécutions, le frère Carmel, trouve son corps abandonné dans une rue. Il le transporte et le place dans le sous-sol du monastère, avec le reste de ses frères décédés.
La persécution ne s'est pas limitée aux religieux, mais aussi à trois frères de l'Église maronite, qui fréquentaient également le monastère franciscain de Damas. François, Abdel et Raphaël ont été tués par l'épée également parce qu'ils ont refusé de renier Jésus-Christ, et qu'ils sont restés fermes et inébranlables dans leur décision, avec amour et foi, et ont offert leur vie en pur sacrifice entre les mains de leurs bourreaux.
Tous, moines comme laïcs, ont donné leur vie comme un témoignage vivant de leur foi en Jésus-Christ, fondée sur l'exemple de la façon dont Il nous a aimés et s'est donné Lui-même pour nous et pour notre rédemption.
« Seigneur, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe, mais que ta volonté soit faite et non la mienne. » Tels étaient les mots de Jésus-Christ ici à Jérusalem, dans le jardin de Gethsémani.
Nous sommes revenus de Damas à Jérusalem, d'où nous étions partis. Nous avons entendu et vu l'histoire des martyrs de Damas, tant celle des frères que celle des laïcs, qui ont donné leur vie et leur sang pour témoigner de l'amour de Dieu.
Ils ont donné leur vie et leur sang en témoignage d'un amour évident pour Jésus-Christ. La question se pose : pourquoi l'ont-ils fait ? Ils auraient pu s'enfuir, renier leur foi, ils auraient pu sauver leur vie et changer leur destin, mais ils ne l'ont pas fait. Parce que la volonté de Dieu était plus importante pour eux que toute volonté humaine, même la leur.
Ils ont refusé de renier Jésus-Christ, qui les avait sauvés par Son sang sur la croix, et ils ont voulu être des témoins de foi jusqu’au bout, même dans les épreuves, même dans la mort.
Chers frères et sœurs, nous faisons nous-mêmes face à des épreuves, et les difficultés sont infinies. Que devons-nous faire ?
Nous devons imiter les saints, nous devons endurer, nous devons nous tenir debout, les yeux levés vers le ciel, et demander que s’accomplisse la volonté de Dieu et non la nôtre, comme Jésus-Christ l'a fait ici, dans le jardin de Gethsémani.
Le témoignage de notre foi chrétienne est le témoignage de la vérité, et la vérité est Jésus-Christ ; alors ne tardons plus à témoigner !
Nous sommes appelés à imiter les saints de Damas et saint François, qui, à son tour, a imité Jésus-Christ et a dit : « Que Ta volonté soit faite, Seigneur ».
Que Ta volonté soit faite en chacun de nous, Amen.
Cette semaine : le message de Noël du Custode de Terre Sainte, le Fr. Francesco Patton ; une prière pour la paix à Rome ; un nouveau livre sur l'histoire des origines du christianisme ; et enfin la fête juive de Hanoukka.
Le 11 décembre, la Place Santa Maria in Trastevere à Rome a été illuminée par des bougies symboliques de foi et d'espérance, lors d'une prière dédiée à la paix dans le monde présidée par le Cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, et par le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte.
Le 13 décembre, l'Université de Dar Al-Kalima, en coopération avec la Mission pontificale, a organisé une conférence au théâtre universitaire de Dar Al-Kalima à Bethléem pour présenter le livre « Palestine, berceau du christianisme : une introduction à l'histoire des origines du christianisme du Ier VIIe siècle ».